Login

Face au réchauffement climatique « Notre stabulation est conçue pour atténuer la chaleur »

La stabulation du lycée agricole du Valentin, dans la Drôme, est conçue pour améliorer le confort thermique des 50 montbéliardes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La stabulation flambant neuve du lycée agricole du Valentin se fond dans le paysage de la ville de Bourg-lès-Valence (20 000 habitants), dans la Drôme. Les petits bâtiments accolés les uns aux autres se distinguent à peine depuis la nationale qui conduit au centre-ville, situé à moins de 2 km. Conçus pour favoriser la ventilation dans cette région particulièrement soumise au réchauffement climatique, ils logent les 45 vaches et leur suite (1). « Le bâtiment est compact, car nous devions empiéter le moins possible sur le foncier, tout en restant proche des salles de classe et du centre de formation pour adultes, explique Guillaume Fichepoil, directeur de la ferme. Un seul bi-pente aurait imposé une hauteur importante, avec un risque accru de dysfonctionnement de l’effet cheminée en hiver. »

 

Des longs pans amovibles

Les pignons – en bardages fermés fixes – sont orientés nord-sud, pour contrer le mistral (vent dominant) en hiver. Les longs pans, en revanche, sont complètement ouverts et équipés de filets brise-vent. « Nous gérons leur ouverture en fonction des rayons du soleil, afin de conserver un maximum de fraîcheur à l’intérieur du bâtiment en été », explique le responsable. Les rideaux sont tous ouverts pendant la nuit. Le matin, le store exposé à l’est est baissé pour couper le rayonnement, tandis que celui de l’ouest est ouvert. À midi, l’ouverture est inversée. Les filets sont plus chers que les bardages fixes, mais sont adaptés aux besoins des ruminants, très sensibles à la chaleur.

« Pour éviter que le thermomètre ne monte trop, nous aurions dû limiter le nombre de plaques translucides sur le toit, ajoute Guillaume Fichepoil. L’application d’une peinture blanche à l’intérieur contribue à limiter le passage des rayons. Le choix d’une couleur claire pour les fibros visait toutefois à réverbérer un maximum de lumière. »

À l’intérieur du bâtiment, l’aire paillée des vaches est surplombée par deux ventilateurs horizontaux à larges pales à flux vertical. « Ils fonctionnent tous les jours de l’année, explique le responsable. Leur vitesse est accélérée en été. Le flux vertical assèche la litière de l’aire paillée, été comme hiver. »

 

L’utilisation de l’eau sous forme de brumisation ou de douchage au niveau de l’auge ou de l’aire d’attente fait partie des solutions de confort envisagées. « À condition de ne pas augmenter trop fortement le taux d’humidité, souligne Bertrand Fagoo, de l’Institut de l’élevage. Il convient de brumiser ou doucher de façon discontinue, puis d’évaporer grâce à des ventilateurs, et d’éviter l’utilisation de ces techniques dans les lieux clos. »

Planter des arbres autour de la stabulation pour apporter de la fraîcheur est une technique à raisonner. « En été, ils apportent de l’ombre et limitent le rayonnement dans le bâtiment, notamment quand le soleil décline, décrit Bertrand Fagoo. Ces plantations ne doivent toutefois pas pénaliser la ventilation, ni l’été, ni l’hiver. C’est pourquoi il est préférable de les installer de 25 à 30 m du bâtiment. En hiver, les arbres ne doivent pas empêcher le réchauffement du bâtiment, ni réduire la luminosité. Il faut aussi accepter de devoir nettoyer plus souvent les gouttières et chénaux. Enfin, ils ne doivent pas constituer une gêne aux éventuelles évolutions du site. »

Marie-France Malterre

(1) Lire le dossier dans La France agricole du 10 septembre 2021, Réduire la température dans les stabulations laitières.

[summary id = "10023"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement